L’époque où un jeu vidéo devait obligatoirement rester cantonné à une seule console semble toucher à sa fin. Avec l’évolution des habitudes des joueurs et l’essor des plateformes multiplateformes, Microsoft repense sa stratégie traditionnelle d’exclusivités. Sarah Bond, présidente de Xbox, a récemment affirmé dans un interview accordée à Mashable que limiter un titre à une seule console n’était plus pertinent et que l’accessibilité et le partage communautaire devenaient les nouveaux moteurs du succès.
Xbox et l’ère post-exclusivité
L’industrie du jeu vidéo est en constante mutation, et Microsoft semble vouloir anticiper cette évolution. Sarah Bond, présidente de Xbox, a récemment déclaré que le concept d’exclusivité sur console était désormais « dépassé ».
Historiquement, des franchises comme Halo, Forza ou Gears of War ont largement contribué au succès de la marque en attirant des joueurs vers ses consoles. Mais aujourd’hui, la stratégie change : plutôt que de conserver ses jeux pour une seule plateforme, Microsoft cherche à les rendre accessibles au plus grand nombre. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large où les titres multiplateformes rencontrent un succès massif en étant disponibles partout.
Cette approche s’accompagne de considérations financières. En décembre 2024, Microsoft a généré 465 millions de dollars grâce à la simple publication de ses jeux sur plusieurs plateformes, démontrant qu’un large accès peut rapporter davantage qu’une exclusivité stricte. La récente sortie de la ROG Ally illustre également cette philosophie.
La fin des exclusivités propriétaires ?
Pour Sarah Bond, l’accessibilité ne se limite pas au profit : elle participe aussi à renforcer la communauté des joueurs. Les jeux disponibles sur plusieurs systèmes permettent à des amis utilisant différentes plateformes de jouer ensemble, favorisant un engagement plus large et durable.
La non-exclusivité est désormais une stratégie qui va au-delà de Xbox. Sony, par exemple, a récemment lancé Helldivers 2 sur Xbox et porté plusieurs de ses franchises majeures, comme The Last of Us, sur PC. Ces mouvements montrent que le marché des jeux vidéo se dirige vers une logique où l’expérience utilisateur prime sur la possession d’un catalogue fermé. Les rumeurs concernant Halo sur PS5 illustrent cette tendance : si elles se confirment, elles marqueraient un tournant historique dans la manière dont les grandes licences sont diffusées.
Pour Microsoft, ce changement n’est pas exempt de risques. Certains experts, comme l’ancien président de Blizzard Mike Ybarra, estiment qu’un constructeur sans exclusivités « agit comme un idiot ». Pourtant, les bénéfices financiers et la croissance de la communauté semblent donner raison à Sarah Bond.







